PROJET LAMVEC "Les Afriques, Mouvements, Vulnérabilités et Créativité"

 Le projet LAMVEC "Les Afriques Mouvements Vulnérabilités Et Créativité" s’inscrit dans la ligne de recherche de la Chaire Francophonies & Migrations.

La collaboration de chercheurs de provenances diverses et de disciplines différentes permet une exploration des faiblesses et des forces du continent africain francophone éclaire la vision européenne, souvent déficiente, et souligne la dette culturelle de l’Occident envers les Afriques. »

Répertoriée géographiquement au singulier, l’Afrique est considérée comme un espace marginal, laissé pour compte de l’activité mondiale. Elle est reléguée le plus souvent par les puissances occidentales comme un continent « en développement », qui n’aurait pas encore acquis une maturité suffisante.

Or, cette vaste aire géographique devrait se décliner au pluriel tant ses différences sont nombreuses. Elles sont en effet perceptibles dans ses variétés climatiques, culturelles, ethniques, économiques, mais aussi dans ses caractéristiques marquées par la diversité des mouvements migratoires.

Cependant, en dépit des faiblesses qui semblent la caractériser, les Afriques, au-delà de l’exotisme, sont source d’inspiration, de création, dans le domaine artistique, littéraire, social, juridique, comme autant de preuves de l’importance des valeurs esthétiques et culturelles qu’elles transmettent. De facto, elles sont est porteuses de dynamisme, d’effervescence et de remise en question dans leurs aspirations au progrès qui interrogent également l’éthique. L’apparente contradiction entre une vulnérabilité qui place le continent en marge de l’avancée mondiale et, a contrario, un rayonnement incontestable, permet donc de s’interroger sur ce paradoxe des Afriques, tiraillées entre des logiques contradictoires inhérentes à leur histoire qui, malgré tout, font montre de créativité et de résilience.

Ce projet interroge à double titre la perception de l’Afrique dans ses diversités et se donne pour objectif l’examen de l’état des Afriques pour démontrer comment en dépit des mouvements migratoires et des vulnérabilités, elles font preuve de créativité. Cette démarche se veut un contrepoint des a priori diffusés par les médias, des théories réductrices, en fédérant des chercheurs issus de plusieurs continents héritiers de l’Histoire et de ses errances. La collaboration des chercheurs européens, maghrébins, africains et du Moyen-Orient permet une mise en valeur des éléments aptes à contribuer à une reconnaissance de l’apport africain dans la culture francophone ainsi que son importance dans le rayonnement de la langue française, son adaptation aux situations autochtones par le biais du métissage linguistique. 

Membres porteurs du projet

Olivier Damourette. Géographe se penche sur la créativité urbaine dans une Afrique souvent envisagée comme un continent victime d’une urbanisation massive et mal contrôlée mais qui fait pourtant montre d’une grande inventivité - stimulée il est vrai par la nécessité - en matière de formes urbaines. Ce sont les traductions spatiales de cette production singulière et bouillonnante qu’il souhaite interroger. Il entre plus particulièrement dans le sujet par la thématique de l’urbanisation se jouant « hors cadre » ou aux limites de celui-ci.

Jean-Claude Etoundi Essimi. Psychologue, observe le rôle du numérique sur la société africaine subsaharienne et interroge leur influence sur la cohésion sociale et la vulnérabilité qu’il peut entraîner en fracturant les générations et son retentissement social dans les populations.

Bernadette Rey Mimoso-Ruiz. Comparatiste, interroge la vulnérabilité sociale et psychologique qui résulte de la dichotomie entre tradition et modernité en s’appuyant sur la littérature contemporaine francophone dans la zone maghrébine élargie (Mali, Mauritanie, Maroc, Algérie, Tunisie). Sa connaissance de la littérature maghrébine et des francophonies du sud lui permet d’envisager une approche compétente de la thématique proposée dans ce plan de recherche.

Enguerrand Serrurier. Juriste, apporte sa contribution en questionnant le droit international en décalage avec les sociétés africaines dans leur réalité, facteur de vulnérabilité et pose la question de savoir s’il existe véritablement un droit international africain, spécifique et autonome.